Rapport annuel 2018

Madame la Secrétaire d’État,

La Commission Royale de Toponymie et Dialectologie (CRTD/KCTD) accomplit sa mission scientifique sous le haut patronage de l’Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique et de la Koninklijke Vlaamse Academie van België voor Wetenschappen en Kunsten.

La Commission a comme objectif scientifique l’étude de l’onomastique (toponymie et anthroponymie) et de la dialectologie, particulièrement en Belgique, tant dans le domaine roman que germanique, et la publication de travaux (Bulletins, Mémoires, Tirés à part) relatifs à ces disciplines. La Commission entretient des contacts scientifiques avec les institutions apparentées, intérieures comme extérieures.

La Commission (royale) de Toponymie et de Dialectologie fournit depuis 1927 un annuaire bilingue présentant des études toponymiques et dialectologiques grâce à des subsides de la Politique scientifique fédérale. En 2018 paraît le 90e volume annuel du Bulletin de la Commission royale de Toponymie et Dialectologie. Avec ce volume la revue totalise un volume global de plus de 30.000 pages. En outre la Commission publie régulièrement des monographies dans une double de série de Mémoires : avec ses 56 Mémoires elle a fourni encore un peu plus de 17.000 pages à la littérature scientifique. Parmi ceux-ci on notera des ouvrages de référence comme : De Vlaamse Gemeentenamen. Verklarend woordenboek (2010, 331 p.) et Les noms de rivières de Wallonie, y compris les régions germanophones. Dictionnaire analytique et historique (2014, 457 p.).

Enfin, et ce n’est pas le moins important : la Commission assume une mission consultative : les pouvoirs publics peuvent toujours faire appel à ses avis scientifiques et ne manquent pas de le faire.

Réunions statutaires

Les trois réunions statutaires ont eu lieu les 29 janvier, 28 mai et 22 octobre 2018 dans les locaux du Palais des Académies à Bruxel¬les (rue Ducale 1). Il y a eu six sessions de section (dans chacune des deux sections) les 29 janvier, 28 mai et 22 octobre 2018 pendant la matinée. La séance plénière des deux sec-tions s’est déroulée l’après-midi du 29 janvier, et les deux réunions (communes) du bureau on eu lieu les 28 mai et 22 octobre 2018.

Communications faites à la séance plénière

Willy VAN LANGENDONCK, Een tweedeling in de diachrone structuur van familienamen

Jean LOICQ, L’if des Éburons et le nom des Texandres

Publié comme contribution au le présent numéro jubilaire du Bulletin de la Commission Royale de Toponymie et Dialectologie [XC/2018, p. 169-199].

Communications faites à la section wallonne

Pierre VAN NIEUWENHUYSEN, Toponymes et mesures agraires dans le Nord-Ouest de Bruxelles

Les mesures agraires présentes dans mon corpus toponymique formé de noms de lieux des communes bruxelloises de Laeken, Molenbeek-Saint-Jean, Ganshoren/ Jette (devenues communes autonomes en 1841) ainsi que Berchem-Sainte-Agathe/ Koekelberg (idem), sont le bonnier (nl. bunder), le vieux bonnier (oud bunder) et le journal (dagwand). L’étendue du bonnier variait selon l’endroit. À Molenbeek, il valait 0, 8114 ha, la contenance de beaucoup de parcelles car lʼagriculture y était intensive. Le bonnier contenait quatre journaux et se subdivisait en cent verges. Le vieux/ ancien bonnier équivalait à trois journaux.

Pour classer nos toponymes contenant des mesures agraires, nous avons discerné huit catégories :

1)° tout d’abord, nous avons les appellations qui sont purement des expressions de surfaces, d’étendues de terrains. C’est le type Anderhalf Dagwand, Vier Bunder ou Trois Journaux. Par rapport à ces appellations, nous relevons qu’elles sont approximatives, les parcelles contenant un peu plus qu’« annoncé » dans le toponyme ou un tantinet moins (cf. MOLEMANS, J. et autres, Toponymie van Opglabbeek…, Opglabbeek/ Louvain, 1984). 

Mention spéciale pour deux toponymes particuliers 

a) 1680… een stuck lants groot wesende en(de) genoempt tweederdendeelen van eenen bunder… (Archives de l’État en Région bruxelloise, Wyckboeken 1273 (Laeken), Article 252), façon spéciale, que nous n’avons relevée qu’une fois, d’exprimer une contenance en faisant usage de tiers de bonniers ; 

b) 05.12.1766… van den Slincken Cant van de Casseijde leijdende van…Brussel naer de Abdije van Dieleghem… is een velt… genoemt Linden velt molebeke… dat van den slincken Cant van den Selven Casseijde voorders naer den Cant van den molen van Ganshoren… is een ander velt… genoemt Lindenvelt Berchem… dat het voorseijt Lindenvelt molebeke bestaet in Seven half bunders ende een daghwant alle gelegen… onder Molebeke… dat sij daerom oock… genoemt worden de Seven halff bunders ende een daghwant onder Molebeke… (AEB, Conseil de Brabant 9378), forme qui, vu sa longueur, ne fut certainement pas utilisée comme telle, en tout cas pas oralement. L’ajout onder Molebeke insistait sur la localisation de la parcelle de quelque trois hectares sur Molenbeek, à la frontière avec Berchem-Sainte-Agathe.

2) certains toponymes contenant des noms de mesures agraires nous renseignent aussi sur la forme de la parcelle, ex : Breed Bunder, Bunderke/ Klein Bunder, Krom Dagwand, Lang Bunder, Long Demi-Bonnier. 

3) quelques toponymes nous disent qui était le propriétaire : a) ecclésiastique : Begijnenbunder, Kerkenbunder, Priester­dagwand Van Mechelen, Sint-Gertruidenbunder ; privé : Goedermansdagwand, Gortersbun­der (nl. gorter, « grainetier »), Tien Dagwanden (Van de Heren Graaf). 

4) l’Eigenbunder nous renseigne sur le statut juridique de la terre, qui était allodiale. 

5) Nous trouvons référence à la qualité du sol dans Gulden Bunder et Kwade Bunder.            

6) La position de la parcelle est exprimée dans Bunder aan de Lange Haag, Bunderke in de Werken, Potaardebunder ou Schakelbunder (servant de maillon (nl. schakel) entre deux parcelles). 

7) On a aussi la clôture qui entourait la parcelle : Grobbenbunder

8) Le type de culture pratiquée sur le terrain ou le genre de végétation qui s’y trouve est parfois donné : Hooibunder.

Dans deux cas, la mention de la superficie est utilisée comme déterminant a) Bunderveld : un champ (veld, « étendue vague ou mise en culture ») d’une contenance d’un bonnier. b) Vijfdagwandenheide : la bruyère (heide) d’une surface de cinq journaux (± un ha) qui, en 1726, était devenue un bois (… vijf daghwanden bosch eertijts genoemt vijff dagwanden heijde… in de prochie van S(in)te berchem aen het steen velt… (Censier de Gérard François de Villegas, f° 46).

Esther BAIWIR, Valorisation des matériaux picards de l’ALW : sémantique, morphosyntaxe, référence

L’exposé s’intéresse aux prémisses d’un projet mené à l’Université de Lille, intitulé APPI (Atlas pan-picard informatisé). L’objectif de APPI est de rendre accessible l’ensemble des données atlantographiques picardes, qu’elles proviennent de l’Atlas linguistique de la France (ALF), de l’Atlas linguistique et ethnographique picard (ALPic) ou de l’Atlas linguistique de la Wallonie (ALW).

La plus grande part des matériaux étant issus de l’ALPic, c’est la nomenclature de ce dernier qui sert de grille d’organisation pour la future ressource. Toutefois, le haut degré d’élaboration et d’analyse de l’ALW en fait un modèle pour l’analyse des matériaux. En effet, le rapprochement des ressources ne va pas sans soulever nombre de problèmes, comme celui de la comparabilité des collections. 

L’exposé illustre l’analyse sémantique nécessaire pour valider le rapprochement de notions connexes (par exemple, argile et terre argileuse, mais aussi le piège que peuvent représenter certains intitulés (réparer renvoie à des notions – et donc à des réponses – différentes selon qu’on répare les vêtements ou les haies). Sont également évoquées les stratégies pour rassembler des matériaux sémantiquement apparentés mais issus de classes de mots différentes (il bruine vs la bruine), ainsi que les champs sémantiques touffus, dans lesquels il conviendra de mettre de l’ordre (panier / manne / corbeille).

Jean-Marie CAUCHIES, Un document du XVe siècle relatif aux fermes abbatiales en Hainaut

En 1474, alors que le duc Charles de Bourgogne prépare une expédition militaire vers le Rhin, un document (prévisionnel) établi sous la responsabilité du grand bailli de Hainaut fixe le nombre de chariots que pourraient fournir les exploitations agricoles appartenant aux maisons religieuses dans ce comté. Il s’agit là d’un témoignage précis sur une pratique seigneuriale persistante, la corvée de charroi, en l’occurrence pour l’armée, que le prince territorial tend alors à se réserver, qu’il régit par voie d’ordonnances et à laquelle le clergé ne peut se soustraire. Les chariots, à quatre roues et quatre chevaux sans doute, devaient servir au transport du train de l’artillerie. 

& Le document foisonne de données sur les propriétés abbatiales en Hainaut, qu’elle appartiennent à des abbayes et chapitres du pays ou y soient étrangers. Il permettrait d’esquisser une sorte de cadastre en la matière. Les superficies ne sont pas toutefois pas indiquées et l’historien doit se contenter de mentions de localités, de noms de « censes » ou de « courts » de différentes tailles, appréciables en fonction du nombre de chariots requis pour chacune d’elles. Le classement en est géographique, par circonscriptions (prévôtés, châtellenies, « terres ») dans le Hainaut, avec toutefois une lacune avouée pour les composantes les plus septentrionales (Lessines-Flobecq, Enghien, Hal). Si un certain nombre de ces exploitations sont clairement identifiables, les études de toponymie hainuyère bénéficieraient d’apports nouveaux grâce à une ample moisson de termes, il est vrai, parfois incertains. 

Le document fera l’objet, à cet égard, d’une publication intégrale future qui requerra cependant d’abondantes recherches dans les sources et monographies locales.

Communications faites à la section flamande

À la section flamande, deux communications ont été présentées.

Reinhild VANDEKERCKHOVE, Taalgeografische variatiepatronen in de online communicatie van Vlaamse jongeren

Frans DEBRABANDERE, De Kortrijkse Mazelene en Brugse heesters

Jacques VAN KEYMEULEN, “Stemmen uit het verleden”. Gesproken Corpus van de Nederlandse Dialecten (GCND, Sectie Nederlandse Taalkunde UGent)

Un site internet propre

Les membres s’accordent sur la nécessité d’une actualisation permanente de leur site internet propre (www.toponymie-dialectologie.be), pour qu’il reflète les activités scientifiques et les activités d’expertise (consultation des pouvoirs publics) de la Commission, ainsi que les activités scientifiques, publications et contacts internationaux de ses membres. Les membres transmettent régulièrement leurs propositions d’actualisation au gestionnaire du site (‘webmaster’). Le site web permet en outre de compléter les publications de la Commission en offrant plusieurs liens vers les résumés en d’autres langues et vers des cartes toponymiques ou dialectologiques difficiles à publier.

Un comité de lecture

Les membres des deux sections de la Commission de Toponymie & Dialectologie ont constitué un comité de lecture commun (nl.: ‘redactieraad’) pour la revue de la Commission (Bulletin / Handelingen). Ce comité scientifique externe est composé des onze membres étrangers dont voici les noms : Eva Buchi, Jean-Pierre Chambon, Georg Cornelissen, A.C.M.Goeman, Ludger Kremer, Wulf Müller, Bertie Neethling, Hermann Niebaum, Damaris Nübling, Jean-Louis Vaxelaire et Stefan Zimmer. Ces ‘peer reviewers’, experts dans les différentes disciplines scientifiques des publications de la Commission, veillent, de concert avec l’équipe rédactionnelle (les membres de la Commission), à l’excellence scientifique de la revue et garantissent ainsi un classement (‘ranking’) élevé en matière de bibliométrie internationale.

Composition de la Commission et élection des bureaux

Les élections biennales à la Commission ont eu lieu lors des réunions des sections et de la séance plénière (également) du 29 janvier 2018. Le bureau de la Commission est composé de la façon suivante pour les années 2018 & 2019 :

Section wallonne

Président : Pierre Van Nieuwenhuysen

Secrétaire : Jean Germain

Section flamande

Présidente : Ann Marynissen

Secrétaire : Victor Mennen

Le bureau de la Commission Royale de Toponymie et de Dialectologie – Koninklijke Commissie voor Toponymie en Dialectologie

Président général : Bernard Roobaert

Vice-présidente générale : Ann Marynissen

Secrétaire général : José Cajot

Membres : Jean Germain et Victor Mennen 

Suite à l’admission à l’honorariat du collègue Jean Lechanteur (le 23 octobre 2017), la Section wallonne a élu lors de sa réunion du 29 janvier 2018 M. Baptiste Frankinet comme nouveau membre de la Commission.

Publications

– Bulletin/Handelingen XC Numéro jubilaire – Jubileumnummer

Le tome XC du Bulletin/Handelingen se distingue de la plupart de ces prédécesseurs par son envergure en ses nombreuses illustration en couleurs. Cela n’est pas un hasard – la rédaction a traité plus rapidement les textes et a puisé dans la liste d’articles en attente. Elle a ainsi voulu attribuer au présent 90e numéro XC l’allure d’une édition jubilaire. 

La Commission de Toponymie et de Dialectologie a été instituée en avril 1926 par arrêté royal avec les trois objectifs suivants :

  1. développer et encourager l’étude et la recherche dans les disciplines linguistiques conçues dans son nom ;
  2. fondée sur son expertise linguistique et historique, assumer envers les pouvoirs publics une mission consultative relative aux dossiers de dénomination des voies publiques ;
  3. publier un bulletin contenant le rapport annuel et des études scientifiques (toponymiques et dialectologiques).

Dans la pratique, le Bulletin est devenu une publication scientifique qui peut se prévaloir à l’heure actuelle d’être l’une des revues professionnelles les plus anciennes (subsistantes) et riche en tradition, consacrée à l’onomastique (toponymie & anthroponymie) et à la dialectologie. Avec son quatre-vingt-dixième tome, la revue bilingue totalise un volume de plus de 30.000 pages. Nos remerciements aux auteurs qui nous confiés leurs contributions des années durant.

     Le Bulletin XC (2018) compte 449 pages. Il a été envoyé aux institutions et revues avec lesquelles nous entretenons des relations d’échange. Les ouvrages parvenus à la Commissi­on, à titre d’achat ou d’échange, sont incorporés dans la bibliothèque du Palais des Académies à Bruxel­les (rue Ducale 1). Vingt exemplaires sont envoyés aux centres scientifiques des univer­sités belges, pour être mis à la disposition des étudiants et chercheurs. 

Sommaire

José Cajot, Voorwoord – Préface

Magda Devos, In Memoriam Johan Taeldeman (1943-2017)

Maurits Gysseling, Introduction à l’anthroponymie, en particulier de la Flandre française (ed.: Bernard Roobaert & Jozef Van Loon)

Karel Leenders, Namen in de polder. Drie elkaar opvolgende landschapstypen weerspiegeld in de namenvoorraad van de Noord-Brabantse Noordwesthoek

Jean Loicq, L’if des Éburons et le nom des Texandres

Florian Mariage & Isabelle Deramaix, Essai de toponymie castrale. Le nom des tours et portes des enceintes « communales » de Tournai du XIIe au XVIe siècle

Luc Van Durme, Het Toponymisch Woordenboek van Maurits Gysseling. Aanvullingen en verbeteringen op basis van de materiaalverzameling voor het Toponymisch Woordenboek van Oost- en Zeeuws-Vlaanderen

– De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek. Deel I & II 

Ce dictionnaire des noms de rivières de Flandre, étudie pour la première fois l’ensemble des noms de cours d’eau de la Région flamande et de la Région de Bruxelles-Capitale. Il replace chacun d’eux dans sa situation hydrographique, reproduit les formes les plus anciennes de son nom et, autant que possible, en précise l’étymologie et la signification première. Le premier tome de l’oeuvre était paru en décembre 2016. Le second tome fut présenté le 1er mars 2018.

Notices bibliographiques :

Kempeneers, Karel Leenders, Vic Mennen & Bram Vannieuwenhuyze, De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek. Deel I: De provincies Antwerpen, Limburg, Vlaams-Brabant en het Brussels Hoofdstedelijk Gewest. Werk 29 van de Koninklijke Commissie voor Toponymie en Dialectologie, Vlaamse afdeling. Uitgeverij Peeters, Leuven 2016, 423 p., 13 cartes et 22 illustrations en couleurs. ISBN: 978-90-429-3343-9.  Prix: 35 EUR.

Paul Kempeneers, Karel Leenders, Vic Mennen, Luc Van Durme, De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek. Deel II: De provincies West-Vlaanderen en Oost-Vlaanderen. Werk 30 van de Vlaamse afdeling van de Koninklijke Commissie voor Toponymie & Dialectologie. Uitgeverij Peeters, Leuven 2018, 533 p., 16 cartes, 26 illustrations en couleurs. ISBN: 978-90-429-3556-3. Prix 35 EUR. (Prix des 2 tomes: 65 EUR.)

Overdruk 16 van de Vlaamse afdeling (Tiré à part 16de la Section flamande) : 

Luc Van Durme, Het Gysselings Toponymisch Woordenboek van Maurits Gysseling. Aanvullingen en verbeteringen op basis van de materiaalverzameling voor het Toponymisch Woordenboek van Oost- en Zeeuws-Vlaanderen.

Mission consultative sur le contrôle des noms de rues et la collaboration avec l’IGN

En matière de changement ou d’attribution de noms de rues, la Section wallonne de la Commission a été consultée en 2018 par les 71 communes wallonnes et bruxelloises, dont les noms suivent :

Andenne, Assesse, Ath, Aubange, Baelen, Bertogne, Bertrix, Beyne-Heusay, Blegny, Braine-l’Alleud, Braine-le-Château, Brugelette, Bruxelles, Couvin, Dalhem, Dison, Donceel, Écaussinnes, Étalle, Floreffe, Fontaine-l’Évêque, Frameries, Frasnes-lez-Anvaing, Froidchapelle, Geer, Gembloux, Genappe, Gouvy, Hamoir, Hastière, Hélécine, Héron, Herstal, Jemeppe-sur-Sambre, La Hulpe, Leernes, Léglise, Le Rœulx, Libin, Libramont-Chevigny, Liège, Marche-en-Famenne, Marchin, Mettet, Mons, Mouscron, Namur, Neufchâteau, Nivelles, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Rebecq, Rouvroy, Saint-Georges-sur-Meuse, Saint-Josse-ten-Noode, Saint-Hubert, Soignies, Sombreffe, Tellin, Tintigny, Tournai, Tubize, Verlaine, Verviers, Vaux-sur-Sûre, Viroinval, Visé, Wanze, Waterloo, Wavre, Welkenraedt, Wellin.

La ville de Charleroi continue l’examen des noms de rues en supprimant les doublons; Jean-Luc Fauconnier a participé aux trois dernières réunions mensuelles de la Commission odonymique communale.

En outre, divers dossiers ont été soumis à la Section wallonne de la Commission par des administrations et des particuliers à propos de questions de toponymie et de problèmes relatifs aux graphies employées par le cadastre.

Fixation des formes dialectales des noms de communes et ICAR

La Section wallonne a procédé, à la demande du Conseil des langues régionales endogènes, à l’examen et à la fixation des formes dialectales des noms de communes wallonnes. Elle a également procédé à des échanges avec les responsables du projet de normalisation des adresses en Wallonie (ICAR), porté par le Département de la Géomatique du SPW.

Collaboration avec l’Institut Géographique National (IGN)

La Commission a poursuivi la révision linguistique des noms géographiques des cartes topographiques publiées par l’Institut géographique national dans sa nouvelle version topo25 au 1:25 000.

Pour la Section wallonne, l’examen effectué par Jean Germain et Jean-Marie Pierret a porté sur les feuilles 39 et 40 (Brabant wallon), 40, 47, 48 (prov. Namur) et 54, 55, 56, 56A, 68, 69, 71, 72 (prov. de Luxembourg).

Suivant la sollicitation du IGN trois membres de la Section wallonne ont participé à la réunion du Groupe d’Experts des Nations Unies pour les noms géographiques (Joint UNGEgn Divisions and Working Group Meetings with scientific symposium) les 10 et 11 octobre à Bruxelles, particulièrement à la réunion de la Division francophone où a été dressé l’état des lieux de la gestion toponymique en Belgique francophone.

Contacts internationaux des membres et autres rencontres scientifiques

En 2018, Esther Baiwir a participé à deux journées d’études en présentant les communications suivantes : « Ancien picard, picard moderne : quelles ressources numériques ?  » (avec Pascale Renders), à la journée d’étude du Réseau des Médiévistes Belges de Langue Française (RMBLF) intitulée Humanités numériques : de nouveaux outils pour le médiéviste (Université de Namur, 7 mai 2018) et « Contact français / picard : vers un changement de paradigme », à la journée d’étude Entre francisation et démarcation : Usages hérités et usages renaissantistes des langues régionales de France (Université de Valenciennes, 14 septembre 2018).

Elle a également pris la parole lors de trois colloques, avec les présentations suivantes : « La sécurité linguistique, ultime marque d’attrition des langues minoritaires ? » au colloque intitulé Les « francophones » devant les normes, 40 ans après Les Français devant la norme. L’(in)sécurité linguistique aujourd’hui : perspectives in(ter)disciplinaires (Université François Rabelais, Tours, juin 2018), « How to connect linguistic atlases with digital lexicography ? First step for a dynamic network in the Galloromance field » (avec Pascale Renders), au 18th Euralex International Congress (Ljubljana, Slovenia, juillet 2018) et « Variation diatopique, enseignement des langues et outils numériques » (avec Marie Steffens), au colloque Dictionnaires et culture numérique dans l’espace francophone (Università degli Studi di Milano, 16 et 17 octobre 2018). 

Baptiste Frankinet a participé à la rédaction et à l’édition/présentation de « Marionnettes. Collections du Musée de la Vie wallonne », un ouvrage évoquant l’histoire de la marionnette traditionnelle en Wallonie, avec Jean-Louis Postula et Françoise Delvaux. 

Il a été convié à participer au débat « Les revues littéraires et artistiques au temps du numérique en FW-B », à l’occasion de la Foire du Livre de Bruxelles (Bruxelles, 22 février 2018). Il y intervenait pour évoquer la vitalité et le rapport des revues de langues régionales au format électronique. Il a également donné une conférence dans le cadre des Faîtes de la Culture, sur le thème « Contes et légendes en Wallonie » (Froidchapelle, 22 avril 2018). L’objectif était de mettre en évidence les grandes tendances communes aux légendes locales de toute la Wallonie.

En 2018, Jean Germain a fait paraître chez De Gruyter à Berlin, au nom du collectif européen PatRom, le volume II.2. du Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane (DHAR) consacré aux étymons des Parties du corps humain (2e partie) et des Particularités physiques et morales. Cet important volume qui compte 567 pages et de nombreuses cartes traite de 31 super-lemmes correspondant à 62 lemmes particuliers. Il a été distribué aux grandes revues de linguistique romane et d’onomastique pour susciter des comptes rendus scientifiques.

Il a participé activement au Symposium scientifique du Groupe d’Experts des Nations Unies pour les noms géographiques (GENUNG) les 10 et 11 octobre à Bruxelles, notamment à la réunion de la Division francophone.

Lors de sa séance du 20 novembre 2018, le Conseil de la Société française d’onomastique a décerné à l’unanimité à Jean Germain, pour l’ensemble de ses travaux en onomastique, le prix Albert Dauzat 2018.

Jean Germain reste membre correspondant et/ou membre du comité de lecture de trois revues scientifiques étrangères, la Rivista italiana di onomastica (Rome), les Lletres asturianes (Oviedo) et Onomàstica. Anuari de la Societat d’Onomàstica (Barcelone). S’y est ajouté en 2018 la Nouvelle revue d’onomastique (Paris).

Comme chaque année, il a été sollicité par des collègues étrangers sur divers problèmes de toponymie et d’anthroponymie wallonnes ou d’histoire de la langue française en Wallonie.

     Jean-Marie Pierret a participé à une réunion de travail du Conseil international de la langue française (Paris, 21 juin 2018).

     Lors de la journée d’étude consacrée aux monastères ruraux dans l’économie de la France mérovingienne qui s’est tenue à Luxeuil-les-Bains le 22 septembre 2018, Étienne Renard a donné une conférence sur la « Survie et fin de la fiscalité antique en Gaule », qui analysait notamment le vocabulaire latin de l’antiquité tardive et du haut Moyen Âge relatif aux diverses formes d’impôt et aux opérations nécessaires à leur prélèvement. 

En octobre, il a présenté outre-Atlantique une communication en anglais sur la question de l’esclavage à l’époque carolingienne au Colloque international « Medieval Unfreedoms » (Binghamton University, 19-20 octobre 2018) : « Was the Frankish Realm in Carolingian Times, and especially Bavaria, a “Large-Scale Slave Society” ? ». 

Comme les années précédentes, il a coorganisé avec des collègues namurois le cycle de séminaires-conférences du Centre de recherche PraME (UNamur), traitant diverses questions relatives aux pratiques médiévales de l’écrit, tant dans les documents d’archives que dans les manuscrits.

Léo Wintgens a participé au Colloque mondial annuel de l’UNGEGN à Bruxelles du 10 au 13 octobre 2018 (Club Prince Albert). En tant que délégué officiel du gouvernement de la DG Ostbelgien (Communauté de langue allemande de Belgique), il a exposé, en langue anglaise, devant environ 50 experts des Nations Unies, à titre exemplaire, des données de base de la toponymie régionale. Le chercheur a souligné l’importance d’une analyse scientifique inductive et, surtout, impartiale pour une région de contacts intenses au moins bimillénaires autour du siège impérial d’Aachen/Aix-la-Chapelle.

Veuillez agréer, Madame la Secrétaire d’État, l’expression de nos sentiments les plus distingués.

Bruxelles, fin décembre 2018

Le secrétaire généralLe président général
José Cajot
Bernard Roobaert

n Kunsten.

La Commission a comme objectif scientifique l’étude de l’onomastique (toponymie et anthroponymie) et de la dialectologie, particulièrement en Belgique, tant dans le domaine roman que germanique, et la publication de travaux (Bulletins, Mémoires, Tirés à part) relatifs à ces disciplines. La Commission entretient des contacts scientifiques avec les institutions apparentées, intérieures comme extérieures.

La Commission (royale) de Toponymie et de Dialectologie fournit depuis 1927 un annuaire bilingue présentant des études toponymiques et dialectologiques grâce à des subsides de la Politique scientifique fédérale. En 2018 paraît le 90e volume annuel du Bulletin de la Commission royale de Toponymie et Dialectologie. Avec ce volume la revue totalise un volume global de plus de 30.000 pages. En outre la Commission publie régulièrement des monographies dans une double de série de Mémoires : avec ses 56 Mémoires elle a fourni encore un peu plus de 17.000 pages à la littérature scientifique. Parmi ceux-ci on notera des ouvrages de référence comme : De Vlaamse Gemeentenamen. Verklarend woordenboek (2010, 331 p.) et Les noms de rivières de Wallonie, y compris les régions germanophones. Dictionnaire analytique et historique (2014, 457 p.).

Enfin, et ce n’est pas le moins important : la Commission assume une mission consultative : les pouvoirs publics peuvent toujours faire appel à ses avis scientifiques et ne manquent pas de le faire.

Réunions statutaires

Les trois réunions statutaires ont eu lieu les 30 janvier, et 23 octobre 2017 dans les locaux du Palais des Académies à Bruxel¬les (rue Ducale 1). Il y a eu six sessions de section (dans chacune des deux sections) les 30 janvier, 29 mai et 23 octobre 2017 pendant la matinée. La séance plénière des deux sections s’est déroulée l’après-midi du 30 janvier, et les deux réunions (communes) du bureau on eu lieu les 29 mai et 23 octobre 2017.

Communications faites à la séance plénière

Ann Marynissen, De Nederlandse familienamengeografie op nieuwe wegen

Communications faites à la section wallonne

Jean Germain, Quand l’anthroponymiste se mue en généalogiste

Après une courte introduction où il rappelle les liens évidents qui unissent l’anthroponymie et la généalogie (deux disciplines scientifiques pourtant bien distinctes), Jean Germain présente les derniers développement en matière de généalogie, à savoir le développement considérable des bases de données généalogiques sur Internet (Familysearch, My Heritage, Geneanet, etc.), les possibilités presque infinies de cartographie des noms de famille modernes, l’accès aisé à de très nombreuses sources médiévales de surnoms, la mise en ligne par les AGR des versions numérisées des registres paroissiaux d’A.R. et des registres d’état civil, les systèmes d’entraide et de partage des données, etc.

Dans un second temps, il fait état des découvertes qu’il a pu faire en matière d’anthroponymie en établissant la généalogie de sa propre famille, de celle de son beau-père Willy Bal, et d’autres branches familiales plus ou moins proches. Ainsi le NF de Willy Bal, qu’il croyait d’origine flamande (région de Malines) est simplement une déformation au 18e s. du NF Balle, le même que celui du dialectologue Arthur Balle, auteur du Dictionnaire wallon de Cerfontaine.

Parmi les confirmations étymologiques, on notera le NF Requilé = fr. reculé (d’un endroit reculé) : Louis Reculez = Requilez = Requilé (Vivegnis-Cheratte, 1740-ca 1805); Erasme dit Raeskin Dambremont (1640-1700); Hanquinez ou Quinet (1702-1741); Rigau dit Riguelle (1716- ) > Riguelle (1753-1827); Jehenneaux, -iaux, pfs Henneaux (1753-1780); Cruenaere ou Scrucnaire (1714-1779), Quelques évolutions graphiques dont certaines du 19e s. postérieures à l’introduction de l’Etat civil : Bodeson ou Bodson (1769-1815); Ducarme († 1770) > Ducarne (1739-1854); Warnier > Wargny > Warny; Marlaire (1798-1859) > Marlair (1835-1889); Sius (1816-1898) > Scius (1858-1910); Ruffy ou Ruffi > Ruffy ou Rouffi > Rufy ou Rouffy > Rufy ou Ruffy > Rufy; Beljeonne (1799-1874) > Belgeonne (1833-1908); Pocet (1763-1812) > Posset (1790-1866); Wauty (1630-) > Authy (1661-) > Wauty (1695-); Delepier (1745-1802) > Delespierre (1771-1802), etc. Formes wallonnes parallèles aux formes francisées : Dorinia ou Dorineaux, -iaux (1688-1761); Tirtia (1660-1699) > Tirtiaux; Poriniaux ou Porinia (1640-1693); Jehennaux ou Jehen-nya (1645-); Rossion ou Roussion (1690-1775); Pierart ou Pirart (1645-1689); Bourlot ou Bur-lot (1615-1686).

Quelques surnoms avec « dit » : Nicolas Lawarée dit le Keu (1660-) > Pierre Lawarée dit le Keu (1688-1758); Martin dit Nizot (1594-1636) > Nizot (1626-1697); etc.

Au rayon des NF insolites ou curieux, on mentionnera les noms Bris(e)fer, Lawarée, Joltrin, Blanbonnet, Delsipée, Carabin, Susco, Bibliart, Simplot, Sty.

Jean Germain termine en évoquant l’expérience parallèle qu’il a pu faire en établissant l’arbre généalogique québécois de sa belle-fille.

Pierre Van Nieuwenhuysen, Bataillons carrés, rues d’aveugles et autres noms d’impasses dans le Nord-Ouest de Bruxelles

Dès la fin du XVIIIe siècle, l’industrie attira des travailleurs endehors de la deuxième enceinte de Bruxelles. Vers l’ouest, c’est hors des Portes de Flandre et de Laeken, principalement à Molenbeek-Saint-Jean et à Koekelberg mais aussi à Laeken, Jette et même dans le Ganshoren encore rural, que se fixa ce prolétariat misérable, à proximité des usines. Ces ouvriers étaient logés dans des venelles insalubres, dont les noms évoquent les conditions de vie déplorables qui y régnaient. On les appelait Allée (nl. gang), (Bataillon) Carré, Blindestraat, Cité, Cour, Cul-de-Sac, Gat, Hoek, Impasse, Maisons, Omkeerstraat, Porte (nl. poort), Uitweg ou Zakstraat. Après avoir analysé et commenté les différentes appellations de ces voies sans issue dans le Nord-Ouest de Bruxelles, nous tentons de les classifier.

Comme A. Corbin (Le miasme et la jonquille, s.l., 2008), nous séparons les noms de voies en rapport avec lʼhygiène et les senteurs en deux groupes antagonistes. Dʼune part, nous avons le type Pispotgang (= impasse du Pot de Chambre, sise à Laeken) ou Schijtpoort (= impasse de la Merde à Molenbeek). Ce type d’appellation renvoie au « sauvage », aux lourdes et fétides odeurs animales, au peuple putride.

Le second groupe est du type rue de la Rose/ des Roses (Laeken et Molenbeek) ou impasse des Hirondelles (Molenbeek), dont le « nom édulcoré », donné à une sordide venelle, est bien symptomatique de la « révolution olfactive » et sʼinscrit dans « lʼode immense à la propreté chantée par le XIXe siècle ». En effet, évoquer la suavité dʼun parfum ou un oiseau gracile et bienfaisant, cʼest sʼopposer à la puanteur urbaine et à la promiscuité incontrôlée accélérée par lʼindustrialisation, avivant chez les « élites » la crainte de dangers politiques, sanitaires ou sociaux, risques quʼil fallait absolument contenir et maîtriser, comme le dit G. Vigarello (Le propre et le sale Lʼhygiène du corps depuis le Moyen Age, s.l., 1985). L’existence d’impasses est attestée un peu partout : à Paris, où plus d’une succomba à l’urbanisation hausmannienne, à Lübeck, à Hambourg, sans oublier l’Angleterre.

Cependant, L. Gaiardo (Impasses de Bruxelles, Bruxelles, 2000), relève à l’égard des impasses d’autrefois de saisissants paradoxes : des artistes les idéalisaient, se plaisant à en souligner les traits pittoresques et la vitalité. En outre, nonobstant leur vie hardue, les occupants des cul-de-sacs en appréciaient à ce point la cohésion sociale, la sécurité et la quiétude quʼils ne les quittaient quʼà regret, même pour aller sʼinstaller en des lieux plus hygiéniques et confortables.

Étienne Renard, Mansus : histoire d’un mot

Dérivé de manere (demeurer), mansus serait un néologisme médiéval apparu en France médiane au cours du 6e siècle. Le sens premier du mot est controversé. Critiquant la thèse ancienne, encore soutenue par Durliat, Tits-Dieuaide et Devroey, selon laquelle le mot a originellement été un synonyme de mansio et qualifiait une demeure, Étienne Renard privilégie l’interprétation de W. Schlesinger : mansus désignerait originellement le terrain, souvent enclos, qui supportait le centre d’exploitation. Cependant, le mot en vient très tôt à désigner aussi la totalité de l’exploitation agricole et se diffuse à partir du milieu du 8e s. dans l’ensemble du royaume franc pour qualifier les exploitations en faire-valoir direct ou indirect des potentes – roi, évêques, abbayes, grands laïques –, mais aussi de propriétaires de moindre rang, concurrençant ainsi huba/hoba, colonia/colonica, casata, factus, sors… Le moment décisif de cette diffusion semble intervenir au début des années 780, quand le Palais promeut un manse normalisé de douze bonniers pouvant servir d’unité d’évaluation des charges publiques.

Ce manse normalisé est très vraisemblablement à l’origine de l’usage du terme mansus comme unité d’évaluation des charges au sein des grands domaines et, plus tardivement, comme pure mesure de superficie.

Communications faites à la section flamande

À la section flamande, deux communications ont été présentées.

Magda Devos, Zeewoorden en maritieme toponiemen

Luc De Grauwe, De Middelnederlandse opstandsbenaming Muerlemaye: een voorstel tot nieuwe etymologie

Karel Leenders, Namen in de polder. Drie elkaar opvolgende landschapstypen weerspiegeld in de namenvoorraad van de Noord-Brabantse Noordwesthoek

Un site internet propre

Les membres s’accordent sur la nécessité d’une actualisation permanente de leur site internet propre (www.toponymie-dialectologie.be), pour qu’il reflète les activités scientifiques et les activités d’expertise (consultation des pouvoirs publics) de la Commission, ainsi que les activités scientifiques, publications et contacts internationaux de ses membres. Les membres transmettent régulièrement leurs propositions d’actualisation au gestionnaire du site (‘webmaster’). Le site web permet en outre de compléter les publications de la Commission en offrant plusieurs liens vers les résumés en d’autres langues et vers des cartes toponymiques ou dialectologiques difficiles à publier.

Un comité de lecture

Les membres des deux sections de la Commission de Toponymie & Dialectologie ont constitué un comité de lecture commun (nl.: ‘redactieraad’) pour la revue de la Commission (Bulletin / Handelingen). Ce comité scientifique externe est composé des onze membres étrangers dont voici les noms : Eva Buchi, Jean-Pierre Chambon, Georg Cornelissen, A.C.M.Goeman, Ludger Kremer, Wulf Müller, Bertie Neethling, Hermann Niebaum, Damaris Nübling, Jean-Louis Vaxelaire et Stefan Zimmer. Ces ‘peer reviewers’, experts dans les différentes disciplines scientifiques des publications de la Commission, veillent, de concert avec l’équipe rédactionnelle (les membres de la Commission), à l’excellence scientifique de la revue et garantissent ainsi un classement (‘ranking’) élevé en matière de bibliométrie internationale.

Composition de la Commission

Suite à sa demande, le membre de la Section wallonne de la Commission Jean Lechanteur a été admis à l’honorariat lors de la séance du 23 octobre 2017.

La Commission déplore le décès de son membre honoraire et ancien président Johan Taeldeman le 31 octobre 2017.

Publications

– Bulletin/Handelingen

Le Bulletin LXXXIX (2017) compte 271 pages. Il a été envoyé aux institutions et revues avec lesquelles nous entretenons des relations d’échange. Les ouvrages parvenus à la Commission, à titre d’achat ou d’échange, sont incorporés dans la bibliothèque du Palais des Académies à Bruxelles (rue Ducale 1). Vingt exemplaires sont envoyés aux centres scientifiques des univer¬sités belges, pour être mis à la disposition des étudiants et chercheurs.

Sommaire


Marie-Guy Boutier & Étienne Renard, Essai de détermination des noms de lieux d’une charte de Carloman (746/747) en faveur de l’abbaye de Stavelot-Malmedy. Approche historique, linguistique et philologique
Frans Debrandere, Vlaamse etymologische correcties
Georges Declercq, De vroegste vermeldingen van de naam Brugge
Jan Goossens, De oorsprong van de Rijnlands-Limburgse tweetonigheid. Een analyse met bijzondere aandacht voor de korte klinkers vóór obstruent (mit deutscher Kurzfassung)
Jean Loicq, À propos des noms de la Meuse et de la Mehaigne
Jean Loicq, Note complémentaire sur le problème du Sabis
Luc Van Durme, De ‘Romaanse enclave’ tussen Aalst en Brussel
Pierre Van Nieuwenhuysen, Bataillons carrés, rues d’Aveugles et autres noms d’impasses dans le nord-ouest de Bruxelles
Bram Vannieuwenhuyze, Ridderstraat, een enigmatische straatnaam

– Tiré à part 13 de la Section wallonne

Pour ses valeurs méthodologiques et intrinsèques, l’article « Essai de détermination des noms de lieux d’une charte de Carloman (746/747) en faveur de l’abbaye de Stavelot-Malmedy. Approche historique, linguistique et philologique » de Marie-Guy Boutier & Étienne Renard du Bulletin LXXXIX (2017) a été édité également comme tiré à part de la Section wallonne de la CRTD (ISBN: 978-90-429-3651-5).

– De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek. Deel I en II

Ce dictionnaire des noms de rivières de Flandre, étudie pour la première fois l’ensemble des noms de cours d’eau de la Région flamande et de la Région de Bruxelles-Capitale. Il replace chacun d’eux dans sa situation hydrographique, reproduit les formes les plus anciennes de son nom et, autant que possible, en précise l’étymologie et la signification première. Le premier tome de l’oeuvre est paru en décembre 2016. Le bon à tirer du second tome fut accordé douze mois plus tard ; sa présentation aura lieu le 1er mars 2018 à l’Académie royale de Langue et Litérature néerlandaises (Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal en Letterkunde) à Gand.

Notice bibliographique :

Paul Kempeneers, Karel Leenders, Vic Mennen & Bram Vannieuwenhuyze, De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek. Deel I: De provincies Antwerpen, Limburg, Vlaams-Brabant en het Brussels Hoofdstedelijk Gewest. Werk 29 van de Koninklijke Commissie voor Toponymie en Dialectologie, Vlaamse afdeling. Uitgeverij Peeters, Leuven 2016. ISBN: 978-90-429-3343-9. Prix: 35 EUR.

Paul Kempeneers, Karel Leenders, Vic Mennen, Luc Van Durme, De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek. Deel II: De provincies West-Vlaanderen en Oost-Vlaanderen. Werk 30 van de Vlaamse afdeling van de Koninklijke Commissie voor Toponymie & Dialectologie. Uitgeverij Peeters, Leuven 2018, 533 p., 16 cartes, 26 illustrations en couleurs. ISBN: 978-90-429-3556-3. Prix 35 EUR. (Prix des 2 tomes: 65 EUR.)

Mission consultative sur le contrôle des noms de rues et la collaboration avec l’IGN

En matière de changement ou d’attribution de noms de rues, la Section wallonne de la Com-mission a été consultée en 2017 par les 88 communes wallonnes et bruxelloises, dont les noms suivent : Andenne, Anderlecht, Anhée, Antoing, Assesse, Ath, Aywaille, Bassenge, Beau-mont, Beauvechain, Belœil, Bertrix, Bièvre, Blegny, Braine-l’Alleud, Braine-le-Château, Braine-le-Comte, Bruxelles-ville, Celles, Charleroi, Chaudfontaine, Chièvres, Chimay, Ciney, Comines, Crisnée, Dinant, Donceel, Éghezée, Esneux, Estaimpuis, Farciennes, Fernelmont, Florennes, Florenville, Frameries, Gedinne, Geer, Gembloux, Gerpinnes, Grâce-Hollogne, Hannut, Havelange, Hélécine, Herstal, Ixelles, Jalhay, Juprelle, Jurbise, Libin, Libramont-Chevigny, Liège, Malmedy, Manage, Marche-en-Famenne, Mons, Mont-Saint-Guibert, Mus-son, Namur, Nassogne, Ohey, Onhaye, Orp-Jauche, Ouffet, Pecq, Péruwelz, Philippeville, Rochefort, Saint-Ghislain, Saint-Hubert, Sambreville, Schaerbeek, Soignies, Tellin, Tenneville, Theux, Tintigny, Trooz, Tubize, Uccle, Verlaine, Verviers, Virton, Viroinval, Walhain, Water-loo, Wavre, Wellin.

La ville de Charleroi continue à réorganiser les dénominations de noms de rues en suppri-mant les doublons, avec l’assistance de Jean-Luc Fauconnier aux réunions mensuelles ; 74 nouveaux noms ont été attribués en 2017.

La Commission a poursuivi la révision linguistique des noms géographiques des cartes topographiques publiées par l’Institut géographique national dans sa nouvelle version topo25 au 1:25 000. Pour la Section wallonne, l’examen effectué par Martine Willems, Jean-Marie Pierret et Léo Wintgens a porté sur les feuilles 50-50A, 54, 55 et 56-56A.

En outre, divers dossiers ont été soumis à la Section wallonne de la Commission par des administrations et des particuliers à propos de questions de toponymie et de problèmes relatifs aux graphies employées par le cadastre.

Contacts internationaux des membres et autres rencontres scientifiques

Esther Baiwir a participé à la conférence ICLaVE (International Conference on Language Variation in Europe, juin 2017, Malaga). Elle a également lancé officiellement le programme APPI (Atlas pan-picard informatisé, financé jusqu’en 2020 par l’Agence nationale de la Recherche française), qu’elle a présenté le 20 octobre à l’Université de Liège, à l’invitation de Nicolas Mazziotta (conférence intitulée « Enrichissement et informatisation de l’Atlas linguistique et ethnographique picard »).

À l’occasion de la sortie du livre « L’historien dans son atelier. Anthologie pour servir à l’histoire du pays de Liège du VIIIe au XVIIIe siècle », sous la direction scientifique de Marie-Guy Boutier et † Paul Bruyere, Société des Bibliophiles liégeois, 2017, une présentation de l’ouvrage a été faite par Marie-Guy Boutier, en présence de plusieurs auteurs, le 13 décembre 2017, à l’imprimerie Snel.

Le livre comporte 82 notices, chacune consacrée à un type particulier de document, rédigées par 36 spécialistes belges et étrangers; il compte 442 pages et plus de 100 illustrations permettant d’appréhender concrètement les documents choisis pour représenter chaque type de source. Il se veut une invitation et initiation concrète à la démarche historique.

En 2017, Jean Germain a achevé pour le collectif européen PatRom la mise au point du manuscrit du volume II.2. du Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane (PatRom), qui est en phase d’impression chez De Gruyter à Berlin pour parution en 2018. Dans le cadre de la préparation de ce volume, il a eu de nombreux contacts avec des collègues des universités de Turin, Barcelone, Santiago de Compostela et Oviedo.

La conférence qu’il avait présentée au colloque à Valence (Espagne) en septembre 2016 sur le thème des « Noms d’enfants trouvés en Wallonie à la charnière des 18e et 19e siècles » a paru dans le volume dédié à ce thème par l’Université de Valence.

Jean Germain est toujours membre correspondant et membre du comité de lecture de trois revues scientifiques étrangères, la Rivista italiana di onomastica (Rome), les Lletres asturianes (Oviedo) et Onomàstica. Anuari de la Societat d’Onomàstica (Barcelone). Comme chaque année, il a été sollicité par des collègues étrangers sur divers problèmes de toponymie et d’anthroponymie wallonnes ou d’histoire de la langue française en Wallonie.

Jean-Marie Pierret a donné une conférence à Université du temps disponible (Huy, le 4 mars 2017) intitulée : « Les quatre-vingts ans du Bon Usage de Maurice Grevisse et André Goosse. Une aventure scientifique et éditoriale hors du commun ». En outre il a assisté à la réunion de travail au Conseil international de la langue française, (Paris, 22 juin 2017).

En février 2017, dans la conférence qu’il a donnée à Paris au Deutsches Historisches Institut (Colloque international : Die Sprache des Rechts. Historische Semantik und karolingische Kapitularien, 21-22 février 2017), Étienne Renard a analysé « Le vocabulaire relatif aux paysans et à leurs terres dans les capitulaires carolingiens ». Une thématique très proche, celle des alleux (allodium) et des alleutiers paysans en Francie à l’époque carolingienne, était également au cœur de son intervention à une journée d’étude qui s’est tenue le 16 mai à l’Université Jean Moulin Lyon 3.

Au colloque international que la Freie Universität Berlin organisait les 19-21 septembre sur les perceptions et les conceptions de la guerre au haut Moyen Âge, il a présenté une communication en anglais sur les motivations et les justifications des campagnes militaires franques. Enfin, comme les années précédentes, il a coorganisé avec des collègues namurois le cycle de séminaires-conférences du Centre de recherche PraME (UNamur), traitant diverses questions relatives aux pratiques médiévales de l’écrit, tant dans les documents d’archives que dans les manuscrits.

Veuillez agréer, Madame la Secrétaire d’État, l’expression de nos sentiments les plus distingués.

Bruxelles, fin décembre 2017

Le secrétaire généralLe président général
José Cajot
Jacques Van Keymeulen

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