Rapport annuel 2019

Monsieur le Ministre Clarinval,

       La Commission royale de Toponymie et de Dialectologie (CRTD/KCTD accomplit ses missions scientifique et consultative sous le haut patronage de deux académies : l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique et la Koninklijke Vlaamse Academie van België voor Wetenschappen en Kunsten.

     La Commission a comme objectif scientifique l’étude de l’onomastique (toponymie et anthroponymie) et de la dialectologie, particulièrement en Belgique, tant dans le domaine roman que germanique, et la publication de travaux (Bulletins, Mémoires, Tirés à part) relatifs à ces disciplines. La Commission entretient des contacts scientifiques avec les institutions apparentées, intérieures comme extérieures.

     La Commission (royale) de Toponymie et de Dialectologie fournit depuis 1927 un annuaire bilingue présentant des études toponymiques et dialectologiques grâce à des subsides de la Politique scientifique fédérale. En 2018 est paru le 90e volume annuel du Bulletin de la Commission royale de Toponymie et Dialectologie. Avec ce volume la revue totalise un volume global de plus de 30.000 pages. En outre la Commission publie régulièrement des monographies dans une double de série de Mémoires : avec ses 56 Mémoires elle a fourni encore un peu plus de 17.000 pages à la littérature scientifique. Parmi ceux-ci on notera des ouvrages de référence comme : De Vlaamse Gemeentenamen. Verklarend woordenboek (2010, 331 p.) ; Les noms de rivières de Wallonie, y compris les régions germanophones. Dictionnaire analytique et historique (2014, 457 p.) ; De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek. Deel I: De provincies Antwerpen, Limburg, Vlaams-Brabant en het Brussels Hoofdstedelijk Gewest. Werk 29 van de Vlaamse afdeling van de Koninklijke Commissie voor Toponymie en Dialectologie. 2016. 426 p.; Deel II: De provincies West-Vlaanderen en Oost-Vlaanderen. Werk 30 van de Vlaamse afdeling van de Koninklijke Commissie voor Toponymie & Dialectologie. 2018, 533 . Maison d’Édition Peeters, Leuven.

     Enfin, et ce n’est pas le moins important : la Commission assume une mission consultative : les pouvoirs publics peuvent toujours faire appel à ses avis scientifiques et ne manquent pas de le faire.

Réunions statutaires

     Les trois réunions statutaires ont eu lieu les 28 janvier, 27 mai et 21 octobre 2019 dans les locaux du Palais des Académies à Bruxel­les (rue Ducale 1). Il y a eu six sessions de section (dans chacune des deux sections) les28 janvier, 27 mai et 21 octobre 2019 pendant la matinée. La séance plénière des deux sections s’est déroulée l’après-midi du 28 janvier 2019, et les deux réunions (communes) du bureau ont eu lieu les 27 mai et 21 octobre 2019.

Communications faites à la séance plénière

Étienne Renard, Comment, sous la plume de Grégoire de Tours, la Toxandrie est devenue la Thuringe?

Au chapitre 9 du deuxième de ses « Dix livres d’histoire », Grégoire de Tours évoque la migration des Francs qui seraient venus de Pannonie et leur établissement dans le nord de la Gaule à une époque indéterminée (4e-5e s.). Il leur fait traverser le Rhin puis la Thuringe (transacto Rheno, Thoringiam transmeasse). Quelques lignes plus loin, c’est logiquement d’uncastrum situé « dans le territoire des Thuringiens » (in terminum Thoringorum) que Chlodio (Chlogio), aïeul de Childéric (†481/482), est censé partir à la conquête de la ville de Cambrai et de la région au nord de la Somme dans les années 440.

Tandis que l’existence de Chlodio et son invasion des plaines de l’Artois sont confirmées par des sources écrites indépendantes, le départ de l’épopée mérovingienne en Thuringe suscite depuis longtemps interrogations et débats. Une localisation dans la région d’Allemagne centrale qu’occupaient les Thuringiens au haut Moyen Âge paraît exclue. En fait, à suivre le texte de Grégoire à la lettre, cette Thoringia se situait dans le nord de la Gaule.

Les hypothèses imaginées pour rendre compte de cette double mention se répartissent en deux grandes catégories. Les unes postulent l’existence d’établissements thuringiens à l’ouest du Rhin vers 500, voire après la destruction du royaume thuringien en 531-533, qui expliquerait cette référence anachronique sous la plume de Grégoire ; l’existence de ces établissements thuringiens est toutefois une pure hypothèse, qu’aucune autre donnée textuelle ou archéologique ne vient étayer. D’autres supposent une confusion entre la Thuringeet une région dont le nom aurait présenté des consonances voisines, en particulier la cité des Tongres (Tungrorum / Thoringorum). Le problème est que Grégoire connaissait la cité des Tongres et que cette hypothèse ne permet pas de rendre compte de la première occurrence – la forme Tungria n’existant pas en latin classique. À la réflexion, une autre confusion paraît plus vraisemblable, entre Thoringia et Toxandria : la Toxandrie, région sablonneuse comprise entre la Meuse, le Démer et l’Escaut, qui a accueilli les premiers établissements francs à l’ouest du Rhin, et qui est totalement absente des œuvres de l’évêque tourangeau.

Victor Mennen, Een Franstalig reiziger 1778 in een Kempisch grensgebied in. Landschapshistorische en naamkundige kanttekeningen

Communications faites à la section wallonne

Daniel Reuviaux, Présentation du Projet ICAR

     Invité par la Commission, Monsieur Daniel Reuviaux, fonctionnaire au Département de la Géométrologie du SPW, fait une présentation générale du projet ICAR, couche de données reprenant le listing des noms de rue sur le territoire wallon.

     ICAR est construit à partir de trois sources de données : 1° le listing de toutes les adresses sur le territoire wallon à partir du Registre national. Jusqu’à présent, les communes wallonnes encodent les adresses (et donc les noms de rue) dans le registre national; ce dernier constitue donc la source de référence pour les rues dans lesquelles des habitants sont présents; 2° le PICC pour considérer les rues pour lesquels il n’y avait pas d’habitants au moment de la transmission des données. 3° la création de nouvelles rues par les communes.

     L’ensemble est compilé dans une table reprenant les noms de rue intégrés dans la base de données alphanumérique ICAR. Au sein de la base de données alphanumérique, les rues sont décrites par un identifiant, leur nom, la commune, etc. Une rue peut être en usage ou non. Les rues qui ne sont plus en usage sont conservées dans la base de données à des fins d’historique.

     Le SPW a établi la version initiale du registre wallon des adresses et, partant, du listing des rues. Il appartient aux Communes de le contrôler, le valider et en assurer la mise à jour et ce en utilisant l’application ICAR dédiée. Le SPW est lui responsable de la constitution et de la gestion du jeu de données. Enfin, les partenaires (ORES, Bpost, etc.) informent les gestionnaires de possibles améliorations sur base de leurs observations de terrain.

     À noter qu’historiquement, le nom des rues a été établi par ancienne commune. Suite à la fusion des communes, des noms de rue similaires peuvent être rencontrées sur un même territoire communal. Les communes procèdent elles-mêmes au travail d’affectation de nouveaux noms de rue, qui doivent répondre à des règles strictes. Ceux-ci sont soumis à l’avis de la Commission Royale de Toponymie pour approbation.

Le point sur les listes de formes wallonnes des noms de communes (CLRE)

     Comme proposé à la réunion de janvier, Alix Dassargues, secrétaire du Service des langues régionales endogènes, a été invitée à cette séance afin d’évoquer avec notre section les divergences qui subsistent sur divers points résumés dans un document de synthèse par Jean-Marie Pierret.

     Alix Dassargues rappelle d’abord les rétroactes du projet et notamment la Circulaire ministérielle relative à l’inscription de toponymes et hydronymes en langues régionales sur les panneaux de signalisation.

     En 2015, le Conseil des Langues Régionales Endogène (CLRE) a examiné cet avant-projet de circulaire ministérielle destinée aux communes que Monsieur Stassen avait élaboré. Cet avant-projet visait à inciter les communes  à ajouter sous les signaux F 43 (signaux à fond jaune, lettres noires et bord rouge à l’entrée des localités) ainsi que sur les signaux F 57  (hydronymes) et F 35 (directionnels)  notamment la mention du lieu concerné en langue endogène.

     Après adoption par le CLRE, cet avant- projet a été soumis à la Ministre de la culture, Alda Gréoli, qui l’a signé début janvier 2017 moyennant un accord du service juridique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. J. Lormans, juriste du Centre d’Expertise Juridique de la FWB, a émis des doutes sur la capacité de la Fédération à pouvoir envoyer, du moins unilatéralement, une telle circulaire aux communes car, précisait-il, « L’idée n’est évidemment pas de nier la compétence de la Communauté Française pour protéger les langues régionales mais de constater que sa mise en œuvre nécessite l’exercice d’une autre compétence relevant d’un autre niveau de pouvoir (contenu des panneaux relevant du fédéral) ».

     Le Service des Langues Régionales Endogène a dès lors soumis le dossier au service juridique du SPF Mobilité fédéral où il a été mis en contact avec une juriste, Mme Decoodt qui a donné cette réponse le 23 février 2018 : « Après examen par notre service, je vous informe que nous avons tenu compte, dans le projet d’arrêté relatif au nouveau code de la route, de la demande relative aux signaux F35 (signal de direction: centre sportif, lieu à vocation touristique ou d’agrément, de loisirs ou d’attractions, parc culturel, monument, site remarquable, syndicat d’initiative), F43 (signal de localité) et F57 (cours d’eau) car il a été ajouté à chaque fois, dans la légende, la possibilité de répéter le nom en langue endogène et dans un caractère plus petit. Le fédéral estime qu’il s’agit bien d’une compétence fédérale étant donné qu’il ne s’agit pas d’une condition de placement mais bien d’un élément qui concerne la signification du signal. Le projet doit encore être soumis aux régions pour avis.« 

Le projet de réforme du code de la route a été ensuite soumis aux régions, mais la région flamande a bloqué ce projet d’arrêté car elle estimait que le fédéral outrepassait ses compétences en rédigeant ce projet. Le code de la route n’a donc pas pu passer au fédéral avant que le gouvernement ne change en 2019.

Les démarches vont être entreprises à nouveau avec le prochain ministre de la culture en tenant compte de cet historique.

Indépendamment de ces développements institutionnels, après discussion en séance, la SW de la CTD s’accorde sur les principes suivants :
– apostrophe de préférence à e sourd ;
– point sur la ligne pour les voyelles nasales ;
– simplification dans la notation des nasales (pas d’indication de vélarité) ;
– pas de minutes sauf si absolument indispensables ;
– pas d’article sauf quand il figure dans la forme française ;
– une seule forme (si hésitation entre deux formes, on pourra demander l’avis des communes en amont de l’établissement de la liste pour le CLRE).

Jean Germain, Proposition de mise en ligne sur le site de la Région wallonne du répertoire toponymique de J. Herbillon (1986) présenté de façon plus lisible et actualisé

     En revenant sur un sujet abordé ici même de façon plus critique par Marie-Guy Boutier en 2006 et ayant donné un lieu à un article de fond intitulé modestement Toponymie majeure de Wallonie : bref état des lieux (BTD 79, 2007, p. 69-98), nous ne pouvons que faire un constat identique. « Ce travail [celui de J. Herbillon], dont on admirera la probité, ne constitue pas l’état de la recherche sur la toponymie majeure de la Wallonie [qu’il espérait ou que nous espérions]. Les commentaires, trop concis et peu précis, parfois tout à fait inexacts, s’appuyent sur des documents trop peu nombreux, souvent sous-exploités. Bien plus, située dans la perspective d’une traduction des NL, l’interrogation perd toute dimension linguistique : il n’y a pas, à proprement parler, ni étymologie ni histoire. » Et notre consœur de souligner, après avoir analysé sommairement 12 toponymes commençant par la lettre P-, que « la vulgarisation ne peut précéder la recherche ». Tout en mettant en avant la réussite – partielle mais significative – du Dictionnaire toponymique des communes suisses (DTS) qui devrait servir d’exemple.

     Il est bon de rappeler dans quel contexte ce répertoire intitulé Les noms des communes de Wallonie a vu le jour en 1986, un an à peine avant le décès de Jules Herbillon le 19 novembre 1987. D’après le témoignage de Jean-Marie Duvosquel, en charge des éditions Pro Civitate, c’est bien Jules Herbillon lui-même qui a demandé à être publié dans cette collection. C’est aussi lui-même qui, fidèle à son style concis et économique, a choisi délibérément de fournir des notices essentielles, dépouillées, avec une multiplication d’abréviations, qui rend parfois difficile à déchiffrer les notices. Pour avoir bien connu Jules Herbillon à cette époque, diminué physiquement, il a dû vivre cette épreuve de l’écriture, comme une sorte de testament « toponymique », mais aussi comme une souffrance physique.

     Depuis 2007, Marie-Guy Boutier nous a livré d’excellents articles, d’une extrême rigueur, qui font honneur à la science toponymie wallonne, sur divers toponymes wallons à problèmes. On ne citera que Chèvremont et Chaudfontaine, Spa, Ghoy et Gouy, Wéris et Xhoris, My et Sy, Logne et Vieuxville, etc., sans oublier l’analyse pertinente de la charte de Carloman de 747 traitée avec notre confrère médiéviste Edgard Renard. Une de ses assistantes chercheuses, France Gabriel, a présenté aussi en 2008 un mémoire portant sur une douzaine d’études de cas de toponymes de l’arr. de Marche-en-Famenne, mémoire resté inédit. Malheureusement, la révision systématique envisagée n’a pas pu se poursuivre comme souhaité, faute de moyens humains.

     Comme secrétaire de la Section wallonne, je suis régulièrement sollicité par des demandes en matière de toponymie, notamment de l’étymologie des noms de communes. Je m’efforce d’y répondre, ce qui n’est pas toujours simple. Par ailleurs, il est envisagé de mettre sur le site du SPW le dictionnaire des noms de famille et le répertoire toponymique des communes de Wallonie. Faut-il répondre à cette sollicitation ? Même s’il est plus que difficile d’accès, le répertoire de Jules Herbillon, Les noms de communes de Wallonie, est notre dernier état de la recherche pour la Wallonie. Au fur et à mesure des demandes, je me suis attaché à le scanner complètement, avec reconnaissance des caractères par OCR. Je dispose donc d’une copie du répertoire Herbillon en format Word, ce qui facilite la tâche à bien des égards et qui permettrait surtout de le faire évoluer, avec l’accord de la famille et de l’éditeur.

     Une des premières opérations a été de résoudre les trop nombreuses abréviations et donc de rendre le manuel plus lisible, plus accessible. Une seconde serait de nourrir les attestations historiques, qui se résument le plus souvent à une ou deux mentions. Pour ce faire, on peut y substituer les notices des Toponymes hesbignons et des Notes de toponymie namuroise, bien plus nourries et complètes. On peut recourir également au manuscrit de J. Devleeschouwer qui était très pointilleux sur l’exactitude des mentions anciennes. Dans la mesure du possible, on pourrait calquer les notices et les explications sur les siennes, en évitant de confondre traductions et références linguistiques ou lexicales. En reconnaissant aussi que, très souvent, les origines restent obscures ou incertaines. Un tel répertoire disponible sur Internet, régulièrement mis à jour ou amendé, serait plus naturellement évolutif qu’une publication scientifique figée dès sa sortie de presse.

     Une discussion s’engage au sein de la Section wallonne sur l’intérêt d’un tel projet mais aussi sur ses limites et sur ses difficultés.

Communications faites à la section flamande

     À la Section flamande, quatre communications ont été présentées :

Ann Marynissen, Familienamen en religie

Jozef Van Loon, Valt er iets zinnigs te zeggen over onze oudste antroponymie?

Frans Debrabandere, Notore Anton versus notoire Antoon

Frans Debrabandere, De lotgevallen van de intervocalische h in het Vlaams

Un site internet propre

     Les membres s’accordent sur la nécessité d’une actualisation permanente de leur site internet propre (www.toponymie-dialectologie.be), pour qu’il reflète les activités scientifiques et les activités d’expertise (consultation des pouvoirs publics) de la Commission, ainsi que les activités scientifiques, publications et contacts internationaux de ses membres. Les membres transmettent régulièrement leurs propositions d’actualisation au gestionnaire du site (‘webmaster’). Le site web permet en outre de compléter les publications de la Commission en offrant plusieurs liens vers les résumés en d’autres langues et vers des cartes toponymiques ou dialectologiques difficiles à publier.

Un comité de lecture

     Les membres des deux sections de la Commission de Toponymie & Dialectologie ont constitué un comité de lecture commun (nl.: ‘redactieraad’) pour la revue de la Commission (Bulletin / Handelingen). Le nombre des membres étrangers de ce comité scientifique externe a été augmenté à quinze dont voici les noms : Gerrit Bloothooft, Anne Breitbarth Eva Buchi, Jean-Pierre Chambon, Michiel de Vaan, A.C.M. Goeman, Ludger Kremer, Wulf Müller, Bertie Neethling, Hermann Niebaum, Damaris Nübling, Arend Quak, Tanneke Schoonheim, Gerald van Berkel, Jean-Louis Vaxelaire en Stefan Zimmer. Ces ‘peer reviewers’, experts dans les différentes disciplines scientifiques des publications de la Commission, veillent, de concert avec l’équipe rédactionnelle (les membres de la Commission), à l’excellence scientifique de la revue et garantissent ainsi un classement (‘ranking’) élevé en matière de bibliométrie internationale.

Composition de la Commission et élection des bureaux

     Les élections biennales à la Commission ont eu lieu lors des réunions des sections et de la séance plénière (également) du 29 janvier 2018. Le bureau de la Commissionest composé de la façon suivante pour les années 2018 & 2019 :

Section wallonne

Président : Pierre Van Nieuwenhuysen

Secrétaire : Jean Germain

Section flamande

Présidente : Ann Marynissen

Secrétaire : Victor Mennen

Le bureau de la Commission Royale de Toponymie et de Dialectologie – Koninklijke Commissie voor Toponymie en Dialectologie

Président général : Bernard Roobaert

Vice-présidente générale : Ann Marynissen

Secrétaire général : José Cajot

Membres : Jean Germain et Victor Mennen

     Suite à l’admission à l’honorariat du collègue Jean Lechanteur (le 23 octobre 2017), la Section wallonne a élu lors de sa réunion du 29 janvier 2018 M. Baptiste Frankinet comme nouveau membre de la Commission.

Publications

– Bulletin/Handelingen XCI (2019)

     Le Bulletin XCI (2019) compte 342 pages. Il a été envoyé aux institutions et revues avec lesquelles nous entretenons des relations d’échange. Les ouvrages parvenus à la Commissi­on, à titre d’achat ou d’échange, sont incorporés dans la bibliothèque du Palais des Académies à Bruxel­les (rue Ducale 1). Vingt exemplaires sont envoyés aux centres scientifiques des univer­sités belges, pour être mis à la disposition des étudiants et chercheurs.

     Le présent numéro 91 du Bulletin/Handelingen contient douze contributions ; en ce qui concerne leur provenance, elles se laissent répartir en trois catégories.

     Dans les cinq premiers textes, nous accueillons les exposés issus d’un workshop organisé le 23 novembre 2017 à la Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal en Letteren (KANTL, Gand) sur la toponymie et la topographie sociale des villes préindustrielles (médiévales) de la Flandre et du Brabant. La conférence était le résultat d’une alliance de recherche de l’UGent et de la VUB en collaboration avec l’Institut Henri Pirenne des Études médiévales.

     La suivante série d’articles est un effet collatéral de la publication De Vlaamse waternamen. Verklarend en geïllustreerd woordenboek, le dictionnaire de l’ensemble des noms de cours d’eau de la Région flamande et de la Région de Bruxelles-Capitale. Les quatre communications hydronymiques furent prononcées le 1er mars 2018 à la KANTL lors de la présentation du second tome de l’œuvre.

     Les trois derniers envois enfin, ne se laissent pas situer dans un contexte commun. Dans sa contribution, Frans Debrabandere nous fournit une nouvelle liste de corrections et addenda à son Woordenboek van de familienamen in België en Noord-Frankrijk de 2003. Jozef Van Loon fait la critique des multiples essais d’étymologie de l’hydronyme Rupel et attire – suite à des nouvelles découvertes – l’attention sur le caractère ingvaeonique de la délabialisation du toponyme Rupelmonde.

     La contribution la plus volumineuse du tome 2019 est d’ordre bibliographique et due à Jean Germain, mon collègue au bureau de la CRTD. Après ses Études toponymiques et microtoponymiques en Wallonie (Mémoire 25 de 2011), la Section wallonne de la Commission nous présente son nouvel instrument, désormais indispensable pour tout onomasticien spécialiste ou amateur de généalogie, à savoir une bibliographie rétrospective intitulée Les études anthroponymiques en Wallonie – qui paraîtra aussi en tiré à part.

Sommaire

Publicaties – Publications

José CAJOT, Woord vooraf – Préface

Leen BERVOETS, Jan DUMOLYN & Mathijs SPEECKE, Toponymie en urbanisatie in de middeleeuwse Vlaamse textielsteden (ca. 1150-1300)

Georges DECLERCQ, Vierweegscheede: een prestedelijk toponiem in het centrum van Gent?

Ward LELOUP, ‘Lammins Vliet que on appelle Lescluze’: de toponymie van een gestichte stad

Jan TRACHET, Verdwenen en Verzwonden: havengerelateerde toponiemen langs het middeleeuwse Zwin

Bram VANNIEUWENHUYZE, Stadstoponymie en stadsgeschiedenis: de kloof en de bruggen

Luc DE GRAUWE, Hoe Waals is de Waalse Krook?

Frans DEBRABANDERE, Draagt West-Vlaanderen water naar de zee?

Karel LEENDERS, Waarom is de Grote Geule zo smal?

Victor MENNEN, Het abdijbezit in het graafschap Vlaanderen onder de loep van de waternamen

Frans DEBRABANDERE, Het Woordenboek van de Familienamen in België en Noord-Frankrijk. Nog Corrigenda en Addenda

Jozef VAN LOON, De riviernaam Rupel en het toponiem Rupelmonde

Jean GERMAIN, Les études anthroponymiques en Wallonie. Bibliographie rétrospective

– Tiré à part de la Section wllonne 14

Jean GERMAIN, Les études anthroponymiques en Wallonie. Bibliographie rétrospective

Après ses Études toponymiques et microtoponymiques en Wallonie (Mémoire 25 de 2011), la Section wallonne de la Commission nous présente son nouvel instrument, dès maintenant indispensable pour tout onomasticien spécialiste ou amateur généalogiste : la bibliographie rétrospective des études anthroponymiques en Wallonie.

Rapport de la mission consultative sur le contrôle des noms de rues

  • En matière de changement ou d’attribution de noms de rues, la Section wallonne de la Commission a été consultée en 2019 par les 88 communes wallonnes et bruxelloises, dont les noms suivent : Aiseau-Presles, Andenne, Anderlecht, Anhée, Ath, Attert, Aywaille, Baelen, Beauraing, Beloeil, Bernissart, Brunehaut, Bruxelles-Ville, Cerfontaine, Charleroi, Châtelet, Chièvres, Chimay, Ciney, Comines, Daverdisse, Dinant, Ellezelles, Engis, Enghien, Erquelinnes, Esneux, Floreffe, Florennes, Fontaine-l’Évêque, Fosses-la-Ville, Geer, Genappe, Grâce-Hollogne, Grez-Doiceau, Habay, Hamois-en-Condroz, Hannut, Hélécine, Jalhay, Jemeppe-sur-Sambre, Jodoigne, La Hulpe, La Louvière, La Roche-en-Ardenne, Lasne, Le Roeulx, Les Bons Villers, Les Estinnes, Lessines, Leuze, Libramont-Chevigny, Liège, Manage, Marche-en-Famenne, Meix-devant-Virton, Messancy, Mettet, Mons, Montigny-le-Tilleul, Mont-Saint-Guibert, Mouscron, Namur, Nassogne, Nivelles, Paliseul, Péruwelz, Philippeville, Rochefort, Rouvroy, Saint-Hubert, Saint-Léger, Sambreville, Schaerbeek, Seneffe, Seraing, Soignies, Soumagne, Spa, Thuin, Verviers, Villers-la-Ville, Walcourt, Walhain, Waterloo, Wellin, Woluwé-Saint-Pierre, Yvoir.
  • Jean-Luc Fauconnier a participé à une réunion de la Commission odonymique de la Ville de Charleroi en vue de la « relance » de la procédure de révision des appellations toponymiques destinée à éviter les homonymies résultant des fusions de communes, procédure qui était en sommeil depuis les dernières élections communales. L’échevin en charge du dossier, Mahmut Dogru, s’est engagé à « réveiller » l’administration à ce sujet et un premier dossier a été transmis pour consultation depuis lors.
  •  En outre, divers dossiers ont été soumis à la Section wallonne de la Commission par des administrations et des particuliers à propos de questions de toponymie et de problèmes relatifs aux graphies employées par le cadastre. Des contacts ont eu lieu avec l’organisme ICAR, « Inventaire centralisé des adresses et des rues en Wallonie ».
 

Collaboration avec l’Institut Géographique National (IGN)

 La Commission a poursuivi la révision linguistique des noms géographiques des cartes topographiques publiées par l’Institut géographique national dans sa nouvelle version topo25 au 1:25 000. Pour la Section wallonne, l’examen effectué par Jean-Marie Cauchies, Jean-Luc Fauconnier, Jean Germain, Martine Willems et Léo Wintgens a porté sur les feuilles 38 et 45 (prov. Hainaut), 33, 41, 42, 35-43, 48 (prov. Liège), 52, 58 et 63-66 (prov. Namur).

Contacts internationaux des membres et autres rencontres scientifiques

  • En 2019, dans le cadre du projet PatRom qu’il codirige depuis plus de 30 ans, Jean Germain a continué à préparer et à coordonner le volume III.2. du Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane (DHAR) qui sera consacré aux noms de famille issus des étymons des noms d’oiseaux, poissons et insectes. Cet important volume qui traitera 38 super-lemmes correspondant à 61 lemmes particuliers, devrait compter environ 500 pages. Le manuscrit sera envoyé à l’éditeur en avril 2020.
  • Lors de sa séance du 21 janvier 2019, la Société française d’onomastique lui a remis officiellement le prix Albert Dauzat 2018. A cette occasion, Jean Germain a présenté une conférence sur Les noms d’enfants trouvés en Wallonie aux 18e et 19e siècles.
  • Jean Germain reste membre correspondant et/ou membre du comité de lecture de quatre revues scientifiques étrangères, la Rivista italiana di onomastica (Rome), les Lletres asturianes (Oviedo) et Onomàstica. Anuari de la Societat d’Onomàstica (Barcelone), ainsi que la Nouvelle revue d’onomastique (Paris).
  • Comme chaque année, il a été sollicité par des collègues étrangers sur divers problèmes de toponymie et d’anthroponymie wallonnes ou d’histoire de la langue française en Wallonie.
  •       Baptiste Frankinet a présenté une conférence sur le thème de la littérature jeunesse en langues régionales au sein du cycle organisé par la Bibliothèque Chiroux à Liège, ainsi qu’une étude du travail d’éditeur et de philologue du R.P. Jean Guillaume, au cours de la journée d’étude de la Société de Langue et de Littérature wallonnes qui lui était consacrée en octobre 2019. Il a également coordonné et coanimé la journée d’études organisée lors de la Fête aux langues de Wallonie en mai 2019, rassemblant plusieurs intervenants étrangers, spécialistes reconnus dans leurs parlers respectifs, autour de la question de la politique linguistique des langues régionales, en Belgique et à l’étranger.
  •      Comme les années précédentes, Étienne Renard  a coorganisé avec des collègues namurois le cycle de séminaires-conférences du Centre de recherche PraME (UNamur), traitant diverses questions relatives aux pratiques médiévales de l’écrit, tant dans les documents d’archives que dans les manuscrits.
  •      Il a également organisé et introduit une journée d’étude consacrée aux « Économies et sociétés à l’épreuve des aléas climatiques, entre Antiquité et Moyen Âge », que l’ULB a accueillie dans ses locaux le 22 novembre 2019.
  •      Le 22 juin 2019, Pierre Van Nieuwenhuysen participa à la « Voorjaarslezing » annuelle organisée par la province du Brabant Flamand et les Archives de l’état à Louvain. Il y présenta une contribution intitulée Toponymie als toegang tot de historische aardrijkskunde en cultuurgeschiedenids van Noordwest-Brusselse gemeenten.
  •      Du 28 au 30 novembre 2019 Léo Wintgens a participé activement au Colloque international de l’Association des Germanistes russes, organisé en tant que « XVII.Tagung des Russischen Germanistenverbandes » à l’Université de Kolomna/Moscou. Le 29 novembre, le chercheur a fait une conférence devant l’assemblée plénière sur le thème Neue Erkenntnisse zur sprachwissenschaftlichen Erforschung des karolingisch-fränkischen Areals rundum Aachen-Limburg-Luxemburg qui sera publié dans les annales en 2020. En outre, comme suite à la demande du Comité de l’association, il a présidé et participé activement à la Doktorandenschulung d’étudiant(e)s de diverses universités de la Fédération des Républiques russes.
  •      Le 26 septembre 2019, Esther Baiwir a organisé à l’Université de Lille une journée d’étude intitulée « Quel dialogue numérique entre les atlas linguistiques galloromans ?», durant laquelle elle a présenté une communication sur l’Atlas linguistique normand, en collaboration avec Patrice Brasseur.

Veuillez agréer, Madame la Secrétaire d’État, l’expression de nos sentiments les plus distingués.

Bruxelles, fin décembre 2019

Le secrétaire généralLe président général
José Cajot
Bernard Roobaert

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