La Commission de toponymie et de dialectologie a été instituée par Arrêté Royal du 7 avril 1926, par le ministre des Sciences et des Arts de l’époque, Camille Huysmans. Se conformant à l’Arrêté Royal, la Commission a eu soin d’établir son règlement d’ordre et le programme de ses travaux. Par décision ministérielle du 27 décembre 1926, ce règlement et ce programme ont été approuvés.
La Commission a pour but principal de développer et d’encourager les études de toponymie et de dialectologie. A cet effet, elle centralise les renseignements d’ordre scientifique en ces matières. Elle publie un bulletin qui contient le rapport annuel et des études toponymiques et dialectologiques des membres ou de savants étrangers à la Commission.
La Commission comprend deux sections. L’une s’occupe de la toponymie et de la dialectologie flamandes, L’autre de la toponymie et de la dialectologie wallonnes.
En dehors du domaine scientifique, il y a un autre aspect qui n’était pas explicitement prévu dans l’acte de fondation, mais qui néanmoins a été appelé à jouer peu à peu un rôle important dans l’activité de la Commission. Ainsi les administrations publiques et les organismes officiels peuvent bénéficier des services pratiques de la Commission. Ceci est le cas, en vue d’une gestion justifiée de notre patrimoine onomastique, en ce qui concerne le choix, la forme et l’orthographe des noms de lieux et de rues. Un an seulement après l’installation de la Commission, en 1927, les membres de la section flamande engagèrent la discussion sur les problèmes de l’orthographe des noms de communes, et dès l’année suivante, en 1928, la section wallonne entamait l’examen de la révision linguistique des noms géographiques figurant sur les cartes d’état-major publiées par l’Institut Géographique Militaire (désormais: National).
Le premier résultat pratique de la Commission date déjà de 1929, à peine trois ans après l’installation, quand on s’est accordé sur l’orthographe des noms de communes flamands. Pendant les années suivantes, la Commission a voué son attention, aussi bien dans la section wallonne que dans la section flamande, aux questions d’orthographe toponymique, concernant les cartes d’état-major, et dans une moindre mesure, les manuels des chemins de fer et de la poste, et les documents cadastraux.
Le 27 juin 1942, le directeur-général du Ministère des Affaires Intérieures a demandé que la Commission donne sa collaboration pour éviter que les collèges échevinaux remplacent les noms existants par des noms qui rappellent des personnes ou des évènements.
La Commission (royale) de Toponymie et de Dialectologie fournit depuis 1927 un annuaire bilingue présentant des études toponymiques et dialectologiques grâce à des subsides de la Politique scientifique fédérale. En 2018 paraît le 90e volume annuel du Bulletin de la Commission royale de Toponymie et Dialectologie. Avec ce volume la revue totalise un volume global de plus de 30.000 pages. En outre la Commission publie régulièrement des monographies dans une double de série de Mémoires : avec ses 56 Mémoires elle a fourni encore un peu plus de 17.000 pages à la littérature scientifique. Parmi ceux-ci on notera des ouvrages de référence comme : De Vlaamse Gemeentenamen. Verklarend woordenboek (2010, 331 p.) et Les noms de rivières de Wallonie, y compris les régions germanophones. Dictionnaire analytique et historique (2014, 457 p.).